Un 1er-Mai décidément politique
SOISSONS (Aisne) À quelques jours du second tour de la présidentielle, la fête du Travail était plus que jamais revendicative. Et festive aussi.
N'EN déplaise à certains, le 1er-Mai, c'est aussi une fête politique. Comment évoquer le travail, sans évoquer la réforme des retraites, les salaires, l'austérité… ? Impossible, diront les militants CGT, très nombreux hier autour de l'espace Claude-Parisot, à distribuer des tracts et allez, on peut le dire, quelques consignes de vote au second tour. « Ce n'est pas aujourd'hui que M. Sarkozy découvre qu'à la CGT, on ne vote pas UMP ! », sourit un militant en référence à l'appel de Bernard Thibault à voter pour François Hollande, dimanche. Une démarche décriée par le président sortant.
Toutes générations confondues
Plusieurs débats autour des retraites étaient organisés sous la houlette du secrétaire départemental CGT Retraites, Christian Donnet. « Notre slogan résume bien les inquiétudes de ceux qui sont venus nous trouver aujourd'hui : " Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère "».
Les passants prennent volontiers le tract qu'on leur tend, lorsqu'ils ne sont pas accaparés à promener une poussette. Pour la fête du Travail, hier à Soissons, les familles au grand complet étaient de sortie. Pour beaucoup, se rendre à la brocante du 1er-Mai est une tradition, plus festive que revendicative. « Je viens surtout pour me promener, mais le côté syndicalisme, ça ne m'intéresse pas plus que ça », indique une mère de famille faisant la queue devant le stand barbe à papa.
L'on peut dire que pour sa première année aux manettes, la nouvelle équipe de l'union locale CGT a réussi son coup, rassemblant toutes les générations sous la bannière rouge.
À quelques jours de l'élection présidentielle, il y avait de quoi bavarder vie quotidienne ou pouvoir d'achat, autour d'une merguez-frites. Dans la matinée, en mairie, Jean-Paul Julhès, deuxième adjoint, a reçu les représentants syndicaux, en l'absence du maire. « Comment une polémique de ce niveau peut-elle être déclenchée à deux ou trois jours de l'annonce de 16 000 chômeurs en plus en un mois ! », a-t-il tonné. Maurice Caron, de la CFE-CGE, a déclaré, au nom de l'ensemble des syndicats (sauf FO, qui tient à Soissons aussi à son indépendance) : « Nous voulons dans les mobilisations du 1er-Mai réaffirmer le besoin d'une Europe solidaire. »
Quant à Eric Bernard, secrétaire de l'union locale CGT, il a rappelé le sort fait au syndicalisme à Saint-Quentin, après l'éviction de la CGT de la Bourse du travail.
I.B.pour le journal l'Union