Chez Étirex, la direction critiquée pour son absence de stratégie

Publié le par Union Locale Cgt de Soissons

Ça chauffe pour le patron


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Le comité d'entreprise d'Étirex prend le taureau par les cornes. Une vingtaine des 160 salariés pourraient perdre leur emploi. Le CE veut réagir avant.

AU jeu du ni oui, ni non, cet homme-là est champion ! Va-t-il, oui ou non, y avoir des licenciements chez Étirex, une société basée à Noyant-et-Aconin, route de Château-Thierry, et spécialisée dans la fabrication de résistances électriques et d'ensembles chauffants ? La question qu'a posée le comité d'entreprise à son directeur général, Ralph Brennion, n'a reçu qu'une réponse confuse : il se pose la question et il est en train d'y réfléchir. Une réponse à la normande, qui trouve son apogée comique avec ce petit complément : « Les diverses hypothèses » que la direction « pourrait être amenée à envisager, ne sauraient se concrétiser qu'après l'appréciation de l'expert-comptable que vous (le CE) serez susceptible de mandater. » Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

S'il ne s'agissait pas d'emploi, les membres du comité d'entreprise riraient volontiers de l'absurde de la situation. À l'image de cette non-réponse, le comité d'entreprise pointe du doigt « l'absence de stratégie : il n'y en a pas. Et pas de stratégie c'est pire qu'une mauvaise stratégie ».

« Plus ou moins officielles »

Soudés, unis, les représentants des cols blancs et des bleus de travail, les syndicalistes CFE-CGC Francis Couvreur et CGT Jean-Claude Fustellini, se veulent dans une logique constructive et de maintien de l'emploi : « On estime que le marché est porteur et plein d'avenir. Les difficultés sont passagères. » Difficultés que les délégués syndicaux imputent à ce « manque de stratégie. On peut dire que la crise agit sur les marchés mais on peut y faire face avec des moyens et des décisions. » Sa décision, qui n'en est pas encore une, la direction semble l'avoir trouvée : réduire la masse salariale. « Depuis juillet, il y a des rumeurs et des annonces plus ou moins officielles aux délégués syndicaux. Fait surprenant, depuis, il n'y a eu aucune procédure d'engager. » La menace, elle, démoralise les salariés et n'a pour conséquence que de les démotiver.

Plutôt que d'avoir à guérir, le comité d'entreprise « a déclenché la phase 1 du droit d'alerte », en posant une série de questions à sa direction.

Mercredi, les délégués syndicaux ont obtenu une réponse un peu plus précise, notamment sur le nombre de personnes qui pourrait perdre leur emploi : « Entre dix-huit et vingt-deux. » Mais qui, dans quel service, quand ? Mystère…

Contacté sur son téléphone mobile, Ralph Brennion n'a pu être joint. Il devait être, hier, en réunion avec « le patron américain », expliquait Christian Calais, directeur financier « sur le départ ». Étirex est une société à capitaux américains et appartient au groupe Chromalox, dont le siège social se situe dans le Massachusetts. Le directeur de la société de Noyant-et-Aconin ne serait présent sur le site que deux jours par semaine. Difficile, dans ce cas, d'instaurer un dialogue.

Ludivine BLEUZÉ

Article paru le : 18 décembre 2009

Publié dans Etirex

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